24 Octobre 2017
(J’y vois une " inspiration" du film « La Dentellière » avec Isabelle Huppert de 1977). Amateurs de cinéma, donnez-moi votre avis !) Moi, cela m’a sauté aux yeux dès les premières images.
La réalisatrice Julie Lopes Curval a voulu faire un film sur les classes sociales dans lequel elle souhaitait "lier les milieux plutôt que les opposer. «Je voulais qu’ils se rencontrent, qu’il y ait un échange",: "Je voulais raconter comment deux personnes se construisent ensemble en se prenant des choses l’une à l’autre .
Alice, 20 ans, vient d’un milieu modeste. Elle habite en HLM. Sa mère est au chômage, son père fait les marchés et ils vivent à Bayeux. Son désir d’intégrer une prestigieuse école d'Arts Appliqués l’amène à rencontrer Agnès,une riche parisienne, qui l'aide à intégrer cette école . Alice laisse tout derrière elle pour aller vivre à Paris. Elle travaille la laine, crée des teintures, confectionne des vêtements, apprend la broderie. Elle est douée et Antoine, le fils d’Agnès est séduit. . Entre eux naît une passion amoureuse. Il trouve chez Alice (Ana Girardot) une sincérité et une naïveté qui l'extraient d'un milieu bourgeois qu'il rejette. Elle, grâce à lui (Bastien Bouillon), découvre de l'intérieur un monde qui la fascine, « le beau monde ». Il lui offre sa culture, elle se donne à lui toute entière. Au risque de se perdre...et je pense qu’elle y perd un peu plus qu’Antoine. Car lorsqu’il la quitte, elle, qui n’ a pas terminé cette histoire d’amour y laisse vraiment des plumes. Son histoire inachevée lui laisse un goût d’amertume, s’en remet-elle vraiment ? A-t-elle l’impression d’avoir " servi à faire grandir ce fils de riche " ?
La caméra est intimiste, les dialogues justes et les images fraîches (gros plan sur les fleurs et leurs parfums). Antoine plonge dans ce milieu ouvrier qui l’attire car il est différent du sien. Il garde, cependant tous ses avantages tels que le bel appartement, l’héritage de son grand’père, les appuis de sa mère en reniant ce milieu. Alice ne comprend pas de suite. On assiste au désamour d’Antoine et au désarroi d’Alice. Malgré un court passage sur la détresse amoureuse, il en ressort un film doux et tendre comme un sucre d’orge ..... à déguster lentement.